Christian Fert
FERT, dont nous vous proposons des œuvres représentatives de son travail (huile sur toile, le plus souvent), aime peindre vite, souvent animé d'une fièvre, d’une véritable urgence.
Ne le cherchez pas sur le motif, Fert n’y est pas. Rares sont les indices sur ses toiles qui permettraient de situer les scènes peintes, et les ciels – non des cieux –, souvent verts, sont irrémédiablement vides. Le « réel » n’est pas pour lui. Son motif est un « lieu-dit » perdu de sa boîte crânienne ; son sujet ne relève pas de la vue, mais de la vision. « Peut-être que je peins pour voir autrement, s’interroge-t-il, ou que je peins pour voir mieux ». Pinceau en main, Fert saisit un autre réel : pour le forgeur d’images comme pour le rêveur, quoi de plus tangible que les formes qui se présentent ? Elles sont.
Pêche, un showroom d’Amélie Lucas Gary
Amélie Lucas-Gary écrit des romans.
À l'occasion de la parution chez September books de Mauve, un livre réunissant une partie de ses peintures, la galerie présente une sélection inédite de ces petits formats.
Li Xin
Li Xin l’artiste de l’eau
« Je ne suis pas peintre » annonce d’emblée Li Xin. Face à ses œuvres et à cette déconcertante affirmation, on ne peut que se demander ce qu’il est. Et ce qu’il fait. « Je fabrique des images. Peindre c’est plutôt décoratif. Ce qui m’intéresse c’est de dialoguer avec l’univers à la manière des anciens lettrés chinois qui cherchaient une harmonie entre l’homme, la nature, l’univers ».
Une façon sans doute de pointer le pinceau sur la caractéristique première de son travail, cette surprenante sensation de tradition et en même temps de grande contemporanéité.
La tradition, Li Xin la perpétue en faisant de la nature et de l’eau ses principaux sujets. En ce sens il s’inscrit dans l’histoire du Shanshui, ce style de peinture chinoise qui évoque des paysages et plus précisément la montagne, shan et l’eau, shui .
Il est temps de faire le point
Exposition en collaboration avec la Galerie Charvet, Patrice Chabbert et ATHOME_PARIS
« Reconstitution », une exposition d‘Emmanuelle Castellan
Emmanuelle Castellan - Cela m’a troublée au moment de la pandémie : cet «atelier/studio de cinéma/décors» est en effet le rapprochement que je me suis fait, par rapport à mes conditions de travail et mon rapport à la peinture. Celle-ci est un processus où je laisse l’objet interdépendant d’un certain nombre de conditions : récit, roman, espace, contexte domestique… L’exposition «reconstitution» relate le corpus de peintures qui tournent librement autour de ce film et de ma manière d’interpréter ces images. Toutes les peintures de l’exposition n’ont pas pour source directement les images de «Nathalie Granger», mais elles en ont découlé à ce moment-là. Je voulais reconstituer la source de ce travail, même si le scénario m’échappe. Ce que je veux dire par là, c’est que j’ai suivi très intuitivement ces figures, ces images issues du film, comme autant de clés pour m’aventurer vers des façons de voir autres. C’est ce qui m’a paru être le plus vital au niveau de la peinture : comment habiter ? Et comment la peinture peut-elle habiter ?
« Cœur battant », une exposition d’Isabel Michel
A (et sous) nos yeux, dans les tableaux d’Isabel Michel, un monde semble éclore, un monde ou un pan de monde, tant le format des toiles demeure modeste, plus réduit en tout cas que celui des précédentes séries. N’empêche, une dynamique est à l’œuvre avec ces formes aux bords arrondis, qui se chevauchent, se frôlent, glissent les unes sous les autres, s’évitent, se contournent, mais se rattrapent et se lèchent. Jamais anguleuses, plutôt replètes avec leur silhouette arrondie, elles ne sont pas plates et les coups de pinceaux travaillent, sobrement, à leur prêter ce type de volume. Elles arborent en outre des teintes mates mais onctueuses.
« Nous avons oublié le pain en chemin », une exposition de matali Grasset
Cette exposition de matali crasset à la galerie Philippe Valentin, en collaboration avec la galerie Mica – Rennes, convoque le vivant : elle se présente en deux parties qui prennent place dans les deux espaces de la galerie, elle matérialise deux lectures récentes d’écologues.
« Ciel et papiers déchirés » un showroom de Bertrand Segers
Crayons de couleurs ou craies de cire ont fait la fortune de Caran d’Ache™. La maison suisse reprit au caricaturiste Emmanuel Poiré (1858-1909) ce nom venu du mot “crayon” en russe (карандаш, karandash). Conçus pour dessins et aquarelles, rangés par dizaines dans leurs boîtes métalliques laquées rouge, les crayons ont attaché à eux la fraîcheur du souvenir d’écolier et le prestige de l’outil réputé indispensable. Bertrand Segers, qui ne les utilise guère, me pardonnera d’associer ces Caran d’Ache à ses propres dessins, faits de larges traits gris recouverts d’aplats de couleurs claires.
« Texte/Image », une exposition de Veit Stratmann
Sous le titre lapidaire de « texte/image », Veit Stratmann présente à la Galerie Philippe Valentin un ensemble - inachevé - de neuf travaux réflexifs réalisés depuis 2011. Il ne s’agit en fait que de textes (certains de cinq pages, d’autres de 150 pages, certains illustrés de propositions d’interventions plastiques), qui sont disponibles à la consultation dans la galerie, dans des classeurs recouverts de tissu rouges et bleus. Chaque classeur est consacré à une « tâche impossible » - c’est le titre générique de l’ensemble des œuvres.
« What if? », une exposition de Olivia Bloch Lainé
Dans son atelier à Paris, je dis à Olivia Bloch Lainé que la bande-son de sa peinture pourrait être une chanson de Lana Del Rey. Dans le vertige de la ville, il y a un air de vacances. Une douce mélancolie, voire une nostalgie. What if? Des scènes de plage en famille, des jeunes filles qui font des selfies sur un ponton, des surfeurs et l’océan - toujours présent. Il y a là quelque chose d'amer et de sucré. Les peintures nous immergent dans un rêve californien, une iconographie inscrite dans l’imaginaire collectif lorsque l’on pense à la côte ouest, à Los Angeles en particulier.
"L'été meurtrier"
Nicolas Moulin, Laurent Grasso, Jean Baptiste Bernadet, Pascal Vilcollet, Olivia Bloch Lainé, Hugo Pernet, Isabel Michel, Dominique Ghesquière, Bertrand Segers, Veit Statmann, Daniel Mato.
Les yeux orange, une exposition de Daniel Mato
La conversation n'a pas très bien commencé.En sortant de l'ascenseur, impressionnée par les quinze étages à gravir pour accéder à son atelier, j'ai évoqué la dimension aérienne de ses peintures. Il n'a rien dit mais quelque chose s'est éteint dans son regard, dans l'intonation de sa voix.
Au bureau
« Au bureau » poursuit l'intention qui animait nos précédentes collaborations : nourrir un dialogue régulier entre art et arts décoratifs. Par leur présence, les toiles de Michael Assiff, de Jean-Baptiste Bernadet, d'Hugo Pernet, de Daniel Mato, et de Pascal Vilcollet contribuent à faire avancer ce projet iconoclaste en abolissant l'une des conventions les mieux établies du marché : exposer séparément des pièces d’art contemporain et de design.
Poisson rouge, une exposition de Hugo Pernet
Hugo Pernet peint dans l’atelier, au temps des écrans. Son « profil » Instagram dessinerait un portrait par vignettes tels des échantillons. Est-ce que les images de peintures sont encore des peintures ? Ou encore, est-ce que la peinture peut se réduire à des stimuli visuels ? Le temps d’attention d’Instagram, le cropping, la photogénie convoquent des manières de regarder instantanées. Le doigt glisse sur la surface, la pression de la pulpe de la phalange fait défiler les images, vite : « scroll ». On parle de navigation sur les pages des sites, celle-ci se fait de manière verticale, jusqu’à une ligne de « bas de page » qu’on appelle « ligne de flottaison ». La ligne de flottaison est ce qui sépare les parties immergées et émergées d’un bateau. On dit « œuvres vives » pour ce qui se trouve sous les flots et « œuvres mortes » pour ce qui est au-dessus. Sous l’eau, c’est le domaine du poisson rouge, dont la mémoire serait de trois minutes, selon la croyance populaire.
“Cinder Block Garden”, une exposition de Stephen Felton
La peinture doit-elle encore avoir un sujet ? Dans ses expositions précédentes à la galerie Valentin ou au Mamco à Genève, les œuvres de Stephen Felton faisaient référence à ses lectures de Moby Dick (It’s a Whale, en 2014) ou de Scènes de la vie d’un faune d’Arno Schmidt (The Wind, Love and other Disappointments, en 2015). Pour cette nouvelle exposition, l’artiste semble piocher dans son vocabulaire des éléments de langage qu’il associe librement pour composer les tableaux, un peu à la manière de Picasso et Braque dans la période dite « synthétique » du cubisme.
“Ancestral Worlds”, une exposition de Folkert de Jong
Pour sa deuxième exposition à la Galerie Philippe Valentin, Folkert de Jong nous plonge dans un univers rétro futuriste conçu en collaboration avec l’artiste Delphine Courtillot et la spécialiste d’art tribal Finette Lemaire.
“Le vent souffle où il veut.”
Je n’ai aucune éducation religieuse, mais cette phrase prononcée par Jésus dans l’évangile de Jean est le premier extrait de la Bible que je comprends et qui me paraît faire sens, dans ma vie personnelle et d’un point de vue général. Peut-être parce qu’elle pourrait tout aussi bien être extraite d’une parabole taoïste que d’un livre d’Emmanuel Hocquard. Le vent souffle où il veut est un « énoncé simple » au sens où Hocquard l’entend, c’est-à-dire une phrase qui ne décrit rien de plus qu’une réalité observée et observable, et qui la contient toute entière : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va ». Évidemment, si on élude la dimension métaphorique, le pragmatisme de cette affirmation s’approche d’une forme d’idiotie chère au poète français.
“Quartiers d’été”
Nous avons donc pris nos quartiers d’été dans ce Paris aux jours brûlants et aux nuits courtes. Sous nos fenêtres, des terrasses aux accents polyglottes nous rappellent que le remplacement est en cours sans que cela défrise, au contraire : les yeux rivés sur leur coin de campagne ou de littoral, les Parisiens soupèsent machinalement leurs poches lestées par les locations airbnb.
“Nature morte”, une exposition de Peter Marcasiano
Des natures mortes de raisins, de fleurs, d’oignons, d’artichauts, de poissons, et quelques rares objets : poupées, crucifix ou Père Noël. Ces peintures aux sujets si génériques, si anodins, datent de la fin des années 1970 et du début des années 80. Elles n’ont pas été montrées à l’époque. Peter Marcasiano est mort en 1984, en quasi inconnu du monde de l’art. Hormis une collaboration avec la galerie Welz à Salzbourg, au début des années 60, son travail se développe en dehors du champ artistique, alors même qu’il atteint une maturité manifeste. Pourquoi ces tableaux peints il y a une quarantaine d’années nous paraissent-ils aujourd’hui complètement familiers ? Retenus dans un pli du temps, leur beauté nous saute au visage.
“Electric Feel” une exposition de Pascal Vilcollet
Bien loin de notions telles que le hasard ou l’accident, l’intuition présente dans les œuvres de Pascal Vilcollet, leur grande liberté graphique, ne repose pas sur le rejet de la culture – comme si ses gestes étaient liés au sort – mais bien sur une totale intériorisation de celle-ci qui, enfouie, est stimulée par la surface colorée et l’état immédiat du peintre et rejaillit d’un coup, sans concept ou raisonnement, sans articulation, éruption presqu’incontrôlée d’un inconscient excité.
“One Life !”
One life ! Une expression que nous n’avons pas hésité à détourner pour les besoins de cette exposition, quatrième collaboration entre la galerie Valentin et athome_paris.
One life ! Comme un manifesto qui invite à ouvrir le champ des possibles, en écho à la « proposition d’une synthèse des arts » initiée en d’autres temps et d’autres lieux par Charlotte Perriand. Dans son sillage, la galerie Valentin, engagée à défendre depuis plus de vingt ans la création en art contemporain, a choisi d’intégrer dans sa programmation les arts décoratifs en proposant régulièrement une sélection de pièces de mobilier et de céramique des périodes reconstruction, moderne et contemporaine.
“Birthday Party”
Birthday Party, une exposition collective avec
Michael Assiff, Jean Baptiste Bernadet, Olivia Bloch Lainé, Stephen Felton, Ted Gahl, Dominique Ghesquière, Folkert de Jong, Daniel Mato, Anne Neukamp, Hugo Pernet, Victor Puš-Perchaud, David Renggli, Veit Statmann,Graham Wilson
“Peinture en trois services”
Une exposition collective avec Olivia Bloch-Lainé, Ted Gahl et Hugo Pernet
“Congés payés”
L'horizon enfin dégagé, ouvrons les fenêtres, les armoires, les gilets, ressortons les casquettes, les glacières, les tandems, prenons la route jusqu'à la mer et au-delà, attablons-nous dans les guinguettes et les bars à marins, laissons nos corps flotter sur la crête des vagues et le soir venu, au son du bal musette, fredonnons à l'oreille de notre partenaire Du soleil pour deux, Tout'la banlieue fait la bringue, Fermé jusqu'à lundi, Amusez-vous…
“Snap Time is Over”, exposition organisée par Marianne Dollo
Carte Blanche à Marianne Dollo
On le sait, les artistes sont le miroir de leur époque qu’ils représentent, critiquent, caricaturent ou embellissent. Mais leur force demeure surtout dans leur faculté à anticiper le monde de demain. J’ai choisi de réunir dans l’exposition « SNAP TIME IS OVER » de très jeunes artistes qui, sans prescrire un retour au passé, prennent le contrepied de ce constat et avancent, chacun à leur façon, dans une réflexion et démonstration commune d’un nécessaire temps long.
« SIGNS », une exposition de Jean-Baptiste Bernadet
« Signs » consacre le retour de Jean-Baptiste Bernadet à la Galerie Valentin, à partir du 6 février 2021, pour une exposition personnelle, dans laquelle son travail, de vibrations picturales et céramiques, délivre un imaginaire plein et assourdissant.
“Confort moderne”
La galerie Valentin présentera à partir du 17 octobre Confort moderne, une exposition associant des œuvres de Nicolas Moulin à une selection de meubles et d’objets de Design.
« D’un monde à l’autre », une exposition de Daniel Mato
Né en 1983, Daniel Mato vit à Paris et est diplômé de L’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy.
Il a notamment exposé à la Galerie municipale de Créteil, à Néon à Lyon ou à la Galerie des Étables à Bordeaux.
En 2017 il a été lauréat du prix de peinture Novembre à Vitry.
« D’un monde à l’autre » est sa première collaboration avec la galerie Valentin.
At Home
At home : ceci n'est pas un intérieur.
Et pourtant cohabiteront à la galerie Valentin à partir du 25 janvier, des pièces d'art contemporain, de design et de céramique, conformément à la représentation d'un espace privé, avec sa salle à manger, son salon, sa chambre à coucher...
“Splittin At The Seams”, une exposition de Graham Wilson
« Splittin At The Seams », est un sondage bref et rigoureux de la pratique picturale en constante évolution de Graham Wilson. Cette seconde exposition personnelle à la Galerie Valentin présente son permanent besoin d'expérimentation et l'omniprésence de son rapport à l’Histoire – tant populaire que personnelle – qu'il modèle par les formes et les couleurs.