Retour à tous les événements

Li Xin


  • Galerie Valentin 9 Rue Saint-Gilles 75003 Paris France (carte)
 

Li Xin l’artiste de l’eau

« Je ne suis pas peintre » annonce d’emblée Li Xin. Face à ses œuvres et à cette déconcertante affirmation, on ne peut que se demander ce qu’il est. Et ce qu’il fait. « Je fabrique des images. Peindre c’est plutôt décoratif. Ce qui m’intéresse c’est de dialoguer avec l’univers à la manière des anciens lettrés chinois qui cherchaient une harmonie entre l’homme, la nature, l’univers ».

Une façon sans doute de pointer le pinceau sur la caractéristique première de son travail, cette surprenante sensation de tradition et en même temps de grande contemporanéité.
La tradition, Li Xin la perpétue en faisant de la nature et de l’eau ses principaux sujets. En ce sens il s’inscrit dans l’histoire du Shanshui, ce style de peinture chinoise qui évoque des paysages et plus précisément la montagne, shan et l’eau, shui .

L’aspect très contemporain vient lui des techniques utilisées par Li Xin, très éloignées des rouleaux d’antan. Il en pratique principalement deux : l’une le voit travailler sur toile et l’autre sur papier Xuan, pour lesquelles il décline la gamme la plus complète et subtile des gris. Pour la première, il dilue sa peinture à l’huile avec de l’essence de térébenthine afin de la rendre très fluide et la guider sur sa toile préalablement recouverte d’un fond jaune strident qui au final fait remonter, comme de l’intérieur, une splendide lumière, à la fois tamisée et prégnante. Pour la seconde il utilise de l’encre de chine très liquide. « Je suis plus un artiste de l’eau que de l’encre. Mais comme l’eau est transparente et qu’on ne peut la voir, je suis obligé de rajouter quelques gouttes d’encre » précise-t-il.

Car la poétique de l’eau reste le sujet central de l’œuvre de Li Xin. L’eau des rivières, des cascades, des rochers, les flux, les ondes, l’eau qui permet le contact, le dialogue direct avec l’univers.
Pour l’artiste, l’eau est également une métaphore idéale pour parler du temps : elle évoque aussi bien la mémoire que le présent, le passé que le maintenant, le temps qui coule ou le temps suspendu. Elle est aussi source de contemplation, de méditation, de rêverie, de spiritualité.

En effet, contrairement à d’éventuelles apparences, Li Xin n’est pas expressionniste. Il est même totalement dans la retenue : celle qui lui permet de maîtriser les mouvements, les balancements, les va et vient de l’eau et se servir de la force naturelle de celle-ci et de la gravité pour construire une image en guidant les vagues et parfois vaguelettes qui vont progressivement couvrir la toile ; celle qui le conduit

à stopper net la progression de l’encre guidée par le hasard, par son intuition, par sa connaissance, à l’emplacement qu’il décide, lorsqu’il voit, lorsqu’il sait que c’est là et non quelques millimètres plus loin , que le rapport de masse, d’équilibre, de profondeur, d’harmonie est le plus juste possible. Une rencontre de la spontanéité et du contrôle en quelque sorte.

Li Xin aime la précision. Il n’hésite pas à prendre une loupe pour vérifier les moindres détails, regarder à l’intérieur des fibres du papier, s’y glisser, s’y plonger et y découvrir de micros univers. L’infiniment grand et l’infiniment petit, à portée de vue, de main, de sensation.

Henri-François Debailleux

Li Xin, a water artist

“I'm not a painter.” Li Xin immediately announced. Faced with his works and this disconcerting affirmation, we can only wonder what he is. And what he does. “I make images. Painting is rather decorative. What interests me is to dialogue with the universe in the manner of the ancient Chinese scholars who sought harmony between man, nature, and the universe”. A way undoubtedly to point the brush on the first characteristic of his work, this surprising feeling of tradition and at the same time of great contemporaneity.

Li Xin continues the tradition by focusing on nature and water as its main subjects. In this way, it is part of the history of Shanshui, a style of Chinese painting that depicts landscapes, particularly mountains (shan) and water (shui).

Li Xin uses contemporary techniques that are different from traditional methods. He mainly practices two techniques: one involves working on canvas and the other on Xuan paper, where he creates a subtle range of greys.

For the canvas, he dilutes his oil paint with turpentine essence to make it very fluid. He then applies it to a canvas previously covered with a bright yellow background. This process brings out a splendid light from within the painting, which is both subdued and prominent.

When working on Xuan paper, he uses very liquid Chinese ink. He explains: "I am more of a water than an ink artist. But since the water is transparent and cannot be seen, I am obliged to add a few drops of ink".
Because the poetics of water remains the central subject of Li Xin's work. The water of rivers, waterfalls, rocks, flows, and waves, allows contact and direct dialogue with the universe.

For the artist, water is also an ideal metaphor to talk about time: it evokes memory and the present, the past, and now, flowing time or suspended time. It is also a source of contemplation, meditation, reverie, and spirituality.

Contrary to what it may seem, Li Xin is not an expressionist. He exercises great restraint, enabling him to control the movements and flow of water, harnessing its natural force and gravity to create images by guiding the waves and allowing them to cover the canvas gradually. This approach also allows him to halt the ink's progression guided by chance, intuition, and knowledge, precisely where he deems fit, ensuring the mass, balance, depth, and harmony are as accurate as possible. It's a delicate balance of spontaneity and control.

Li Xin appreciates precision. He doesn't hesitate to use a magnifying glass to inspect the smallest details, looking inside the fibers of the paper, delving into it, and discovering microuniverses. The infinitely large and the infinitely small are within reach, a tangible sensation.

Henri-François Debailleux

Précédent
Précédent
20 avril

Il est temps de faire le point

Suivant
Suivant
22 juin

Pêche, un showroom d’Amélie Lucas Gary