« La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir », Léonard de Vinci.

Cette citation résume l'état d'esprit dans lequel j’ai conçu cette exposition. Avec "peinture en trois services", mon intention était de réunir trois artistes dont je suis le parcours depuis de nombreuses années, à l'affût des productions et des évolutions, imprégné de l'émotion poétique qui traverse le travail et décidé à ne pas en rester là. D'où cette réunion de rentrée qui appelle immédiatement une mise au point : l’idée n’est pas de réduire le travail à l'émotion poétique qui s'en dégage mais de se servir de celle-ci comme lien entre trois écritures picturales qui reviennent régulièrement me hanter. Le terme "écriture" n'est d'ailleurs pas choisi au hasard.

Ted Gahl a pris l’habitude de construire une histoire, entre réalité et fiction, pour ses communiqués de presse qui servent alors de fil directeur à l’imaginaire de l’exposition. Olivia Bloch Lainé appuie régulièrement sur le bouton pause de sa caméra personnelle pour créer des tableaux rétro-contemporains, qui ne sont pas sans évoquer une « nouvelle Vague » rétro- futuriste.
Hugo Pernet, quant à lui, pratique la poésie, l’écriture, en même temps qu'il poursuit son travail dans l'atelier. Et comme l’écrit Jill Gasparina, « il laisse désormais trainer son pinceau avec un éclair en tête lorsqu’il veut peindre un orage. »
A la fois exposition de groupe par le nombre d’artistes présentés mais aussi exposition personnelle par la conception scénographique, chacune des salles de la galerie étant dédiée à une seule signature, je souhaite que cette présentation permette à chaque regardeur d'apprécier ce qui se joue dans cette partition figurative à trois: l’expression d'une humanité bien nécessaire.